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Fadaises.

22 juin 2005

Braves cons !

Cliquez sur l'image pour l'agrandir Braves gens, braves cons ! Si vous croisez une de ces journées une gamine écervelée, des maux de tête plein la casserole, des phrases stupides entre les lèvres, des parenthèses en emplies dans les yeux. Si vous croisez sur les plages de chez nous une bande de gosses attardés qui courent sur les dalles sabliers, les pieds dans le bitume partageant un bout d’eux avec des paumés de toutes sortes à la recherche de leur étoile dans ce présent en mutation inachevée. Si vous croisez dans le regard d’une chieuse tous ces mondes entrelacés, tous ces clodos dégeulassés à qui l’on ne prête pas d’endroit, ces mondes en transitions dont personne ne veut plus. Si tu croises un garçon magnifiant par les mots, éclairant de mélancolie nos désenchantements, le miroir traversé dans le ciel jeunesse. Si vous croisez, braves gens, une fille seule, au centre des ressemblances, valsant avec l’unique chez les paroliers de l’espoir, tendant ces mains grand au hasard, criant dans le temps souillure et joliment dissimulée sous des apparences d’autre chose, terrorisée par le mouvement. Si tu la croises, brave con, et bien sache que c’est moi, si tu la croises cette jeunesse grise sur les pavés innocences, et bien sache que c’est nous ! La gamine déguisée qui se cogne au silence des gencives, des garçons dans la bouche entrant et sortant au gré du déplaisir. Une voleuse de pensée sans scrupule qui tourne autour du pot et se tape la tête contre la transparence. Si elle croise ton passage, si elle croise ton champ de vue, si tu partages à l’improviste un regard avec la fille recroquevillée dans son coin de paradis, là-bas, un peu loin, un peu trop loin, qui joue la tapisserie quand on veut bien le lui demander, qui observe les autres se saisir de la pomme vie, se saisir de l’interdit… Si tu la croises, brave con, ne confonds pas l’envie avec le désire ! Ne te laisse pas avoir, ne te prends pas au jeu, ne t’agrippe pas au filet d’écorchure, ne salis pas l’avenir dans la bouche de celle-ci qu’il te faudra partager avec d’autres illusions, ne crache pas sur le passé dans sa danse en chanson, ne bousille pas le présent au nom des grandes idées qui flottent dans son petit pois. Braves cons, braves gens, je suis reconnaissable : les mains dans les oreilles, le nez sur le nombril, tordue de part et d’autre, défenestrée du monde réalité, dévalisée dans ses grandes enjambée, ralentie dans sa course folle, traversée du long mythes incroyable qui nous fait hurler la-vie-est-belle… J’ai les yeux délavés qui se donnent aux paumés, aux désaxés, aux déjantés…
Si tu me croises, brave con, passe ton chemin ! Et je suis bien contente que même sans l’avoir dit, tu l’ais déjà compris, brave con ! Oui, tu passes ton chemin devant les filles comme moi qui rêvent juste d’un monde où elles pourraient rêver, à qui, braves gens, nous n’avez rien à dire !
J’ai tout à perdre et j’ai tout à gagner ! Brave con, J’ai tout à gagner ! Et  la vie qui m’attend !

Je suis bêtement, curieusement, terriblement jalouse de vos mots à vous...
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